La Tentation du Christ au désert

Matthieu, Marc et Luc relatent cet épisode de la vie du Christ juste après son baptême. Si l’Évangéliste Marc est très concis : Et il était dans le désert durant quarante jours, tenté par Satan. Et il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient (Marc 1, 13), Matthieu et Luc développent les tentations auxquelles le Christ doit faire face et dont il sort vainqueur. La tapisserie illustre la première tentation : Pendant quarante jours, Jésus fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. » (Luc 4, 2-4).

Les scènes des l’Ancien Testament qui encadrent cette scène centrale ne sont pas des préfigurations car le Christ est sorti victorieux du face à face avec le démon alors qu’Adam et Ève d’un côté et Ésaü de l’autre ont capitulé.

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Leçons, prophètes et phylactères au-dessus de la scène de la Tentation du Christ au désert

Genesis III
Humane felicitati malignus hostis invidens
De gula cum prothoplaustis contendens victor evasit.
Verum Christum famescentem sic postaggredi presumens

Victus absumptis viribus confusus que retrocessit.

Genèse 3, 1-7
Jaloux du bonheur des hommes, l’ennemi malin, provoquant nos premiers parents par la gourmandise, s’en alla victorieux.
Avec la même audace, il attaqua le Christ, lui-même affamé,
et se retira vaincu, épuisé et confus.

À gauche, le prophète Isaïe (29, 16) affirme que :
Perversa cogitatio quasi lutum contra figulum.
C’est une pensée perverse que de dresser l’argile contre le potier.
Ce verset est abrégé sur la tapisserie.

Genesis XXV
Defessus Esau lentis edulio primatus amisit
Comedit et bibit sed suo delectus ablit honore.
Non sic diuturno Christus ieiunio triumphum perdidit
Qui procul exacto se Deum potentem tulit tentatore.

Genèse 25, 29-34
Fatigué, Ésaü perdit son droit d’aînesse pour un plat de lentilles ;
il mangea, mais perdit son titre d’honneur.
En revanche, le Christ ne perdit pas sa gloire après un jeûne prolongé,
lui qui montra sa puissance divine en chassant le tentateur vaincu.

À droite, le roi David (Psaume 89 (88), 23) affirme que :
Nihil proficiet inimicus in eo
L’ennemi n’obtiendra sur lui aucun avantage.

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Prophètes et phylactères en-dessous de la scène de la Tentation du Christ

À gauche, Job (16, 10) en bas de la tapisserie, il constate :
Hostis meus terribilibus oculis intuitus est me.
Mes ennemis ont jeté sur moi des yeux effrayants1.

À droite, dans le Psaume 14, 4, le roi David proclame que :
Ad nihilum deductus est in conspectu eius malignus.
En sa présence, le malin a été réduit à néant2.

La Résurrection de Lazare

Cet épisode est relaté au chapitre 11 de l’Évangile de saint Jean.

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Leçons et phylactères de la Résurrection de Lazare

III Regnum XVII
Filium vidue Sareptane apud quam utcumque sustentabatur
Propheta Dei Helias vita functum ad vitam revocavit.
Fratrem sic Marthe et Magdalene apud quas sepius hospitabatur
Christus iam fetentem quatriduanumque pie resuscitavit.

1 Rois 17, 18
Élie, le prophète de Dieu, fit revenir de la mort à la vie
le fils de la veuve de Sarepta chez qui il s’était invité.
De même, Jésus ressuscita par bonté le frère de ses amies Marthe et Madeleine, alors qu’étant mort depuis quatre jours, il sentait mauvais.

À gauche, dans le psaume, le roi David dit :
Eloquium tuum vivificavit me :
Ta parole m’a donné la vie. (Ps 119 (118), 50)

IIII Rois IV
Heliseus natum Sunamitis mortuum vite restituens
Obnixas digne preces protulit supplex ad Dominum.
Ita et amicum Christus Lazarum ad vives potenter evocans
Ad Patrem pias voces lachrimans fudit altissimum.

2 Rois 4, 29-37
Élisée voulant rendre vie à l’enfant de la Sunamite
adressa d’instantes prières au Seigneur.
De même, le Christ appelant à la vie d’une voix forte son ami Lazare,
fit monter parmi les larmes de tendres appels vers son Père tout-puissant.

À droite, le prophète Samuel (1 S 2, 6) avait affirmé :
Dominus mortificat et vivificat :
Le Seigneur fait mourir et il fait vivre 3.

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Phylactères en bas de la scène de la Résurrection de Lazare

À gauche, le livre de la Sagesse (16, 13) attribué à Salomon affirme :
Tu es Domine vitae et mortis habes potestatem :
C’est toi Seigneur, qui as pouvoir sur la vie et sur la mort.

Le texte latin de la tapisserie est légèrement différent de celui de la Vulgate (Tu enim vitae et mortis habes potestatem) et il est abrégé.

À à droite, Moïse dans le Deutéronome (32, 39) confirme :
Ego occidam et ego vivere faciam percutiam et ego sanabo :
C’est moi qui ferai mourir et qui ferai vivre ; je blesserai et moi je guérirai.

Là aussi le texte latin est abrégé et ne compte que deux « Ego » quand le verset de la Vulgate en a trois.

L’Entrée triomphale du Christ à Jérusalem

La liturgie catholique célèbre cet épisode raconté par les quatre Évangiles (Matthieu 21 ; Marc 11 ; Luc 19, 28-38 et Jean 12, 12-15) le dimanche des Rameaux, soit le dimanche précédant le dimanche de Pâques.

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Leçons, prophètes et phylactères au-dessus de la scène des Rameaux

I Reg XVIII
Victori strenuo David Golie que caput afférenti
In tympanis leticie et choris occurrunt mulieres.
Sic et demone prostrato Hierusalem Christo subeunti
Obviam filii Israël veniunt et canunt gaudentes.

1 Samuel 18, 6
À la rencontre de David qui, victorieux de Goliath, en apporte la tête, les femmes accourent joyeusement au son des instruments. Ainsi, au-devant du Christ qui, victorieux du démon, entre à Jérusalem, les enfants d’Israël viennent et chantent leur joie.

À gauche, le roi David dans le psaume (149, 2) s’exclame :
Filie Sion exultent in rege suo :
Que les filles de Sion exultent de joie pour leur roi.

IIII Reg II
Filii prophetarum Heliseo obviant occurre(n)tes
Maxima cum veneratione illum exceperunt.
Ita et Hebreorum nati Christum regem pervenientes
Civitatem ingredientem laudibus exulterunt.

2 Rois 2, 15
Les fils des prophètes, accourant vers Élisée,
l’accueillirent avec la plus grande vénération.
De même, les enfants des Hébreux, arrivant auprès du Christ-Roi,
le portèrent aux nues par leurs louanges à son entrée dans la ville.

À droite, le prophète Jérémie (13, 16) exhorte :
Date Domino Deo vestro gloriam :
Rendez gloire au Seigneur, votre Dieu.

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Prophètes et phylactères en dessous de la scène des Rameaux

À gauche, Zacharie (9, 9) invite Jérusalem à se réjouir à l’arrivée de son roi :
Iubila filia Hierusalem ecce rex tuus veniet tibi mansuetus Sedens super asinam et pullum asine. 4 :
Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem, voici que ton roi va venir à toi, humble, monté sur un âne, le petit d’une ânesse.

À droite, le roi David dans le psaume (29 (28), 1-2) invite à louer le Seigneur :
Adferte Domino gloriam et honorem adferte Domino gloriam nomini eius :
Offrez au Seigneur gloire et honneur ; Offrez au Seigneur la gloire de à son nom.

  1. Dans la Bible de Jérusalem, il s’agit du verset 9.[]
  2. Ps 15, 4 dans la Bible de Jérusalem.[]
  3. La référence dans la Vulgate est celle du 1er livre des Rois, ce qu’indique la tapisserie.[]
  4. Le texte de la tapisserie est abrégé par rapport au texte de la Vulgate : Iubila filia Hierusalem ecce rex tuus veniet tibi iustus et salvator ipse pauper et ascendens super asinum et super pullum filium asinae[]
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