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- La tenture de chœur du XVIe siècle
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12. La vie éternelle
Cette douzième tapisserie est la plus grande de toutes et pourtant, elle compte moins de scènes que les autres, comme pour manifester que la vie au ciel a une autre dimension. Elle est composée du triptyque du Couronnement de la Vierge Marie et du diptyque du Jugement dernier.
Le couronnement de la Vierge Marie
La scène centrale n’est pas relatée par un des Évangélistes. C’est saint Jean qui dans l’Apocalypse (12, 1) parle d’une femme couronnée du soleil et la Tradition de l’Église a vu dans cette femme la Vierge Marie. Quant aux préfigurations, elles révèlent chacune un aspect différent du mystère de la Vierge Marie : la première montre son exaltation, comme Salomon a exalté sa mère Bethsabée, et la seconde montre Marie qui intercède pour nous.
À gauche
III Regnum II
Genitricem suam rex Salomon venerans
In dextera throni sui illam sedere fecit.
Sic Christus divam eius matrem magnificans
In gloriae sue supreme sede collocavit.
1 Rois 2, 19
Le roi Salomon voulant honorer sa mère
la fit asseoir à droite de son trône.
Ainsi le Christ voulant exalter sa divine Mère
la fit placer sur le siège de sa gloire la plus haute.
Quasi cedrus exaltata sum.
le Siracide, auteur du livre de l’Ecclésiastique 23, 17[[La référence dans la Bible de Jérusalem est 24, 13.]].
Comme un cèdre j’ai été élevée.
Quæ est ista quae ascendit deliciis affluens.
Le roi Salomon dans le Cantique des cantiques 8, 51
Quelle est celle qui monte comblée de délices ?
À droite
Hesther V
Regina Hester Assueri atrium ingressa
Ne morerentur Iudei regem oravit humilime.
Sic Virdo Maria ad Dei thronum elevata
Ne peccatores pereant Deum precatur assidue.
Esther 5, 1-8
La reine Esther, entrée dans la cour d’Assuérus,
supplia très humblement le roi pour que ne meurent pas les Juifs.
Ainsi, la Vierge Marie « élevée jusqu’au trône de Dieu »
adresse à Dieu d’incessantes prières pour que ne périssent pas les pécheurs.
Inclina aurem tuam ad precem meam.
Le roi David, Psaume 88 (87), 3
Prête l’oreille à ma prière.
Invocabis et Dominus exaudiet clamabis et dicet ecce adsum.
Isaïe 58, 92
Tu prieras et le Seigneur t’exaucera ;
tu crieras et il te répondra : « Me voici ».
Le Jugement dernier
À plusieurs reprises, dans les Évangiles, Jésus parle du jugement qu’il doit rendre à la fin des temps, soit par des paraboles comme celle narrée par saint Matthieu, soit par des discours, comme ceux que saint Jean nous rapporte (par exemple 3, 17-21). Ce Jugement du Christ n’a qu’une seule préfiguration à gauche : le jugement de Salomon. Ainsi la tenture se termine par le Christ dans la gloire à la fin des temps.
La leçon à gauche
3 Regnum III
Sapiens Salomon presumptione violenta motus
Filium matri sue sapienter adiudicavit.
Sic quoque sua ineffabili sapientia Christus
Unicuique rectissime tribuet ut gesserit.
1 Rois 3, 27
Le sage Salomon, mû par une vive intuition,
adjugea avec une très grande sagesse le fils à sa mère.
De même le Christ, dans son ineffable sagesse,
décernera avec une très grande rectitude, à chacun, selon ce qu’il aura fait.
Prophètes et phylactères à gauche
préfiguration du Jugement dernier
Iudicabo te iuxta vias tuas.
Ézéchiel 7, 3
Je te jugerai selon ta conduite.
Iustum et impium iudicabit Deus.
Qôhélet, auteur du livre de l’Ecclésiaste 3, 17
Le Seigneur jugera le juste et l’impie.
