Programme des récitals

Vendredi 7 août à 18 h 30 : Récital François Ménissier

Samedi 8 août à l’auditorium : Conférence de Christophe de La Tullaye Les organistes à La Chaise-Dieu au XVIIIe siècle

Samedi 8 août à 18 h 30 : Récital Frédéric Deschamps

Dimanche 9 août à 18 h : Récital Nicolas Bucher & Vincent Lièvre-Picard

Les journées de l'orgue à La Chaise-Dieu

Depuis 26 ans, l’Association Marin Carouge organise à La Chaise-Dieu, le week-end qui précède le 15 août,  les « journées de l’orgue » sur le grand orgue de l’abbatiale. C’est l’occasion d’entendre les sonorités si particulières de ce qu’on appelle l’orgue classique français. Beaucoup des musiciens qui ont composé pour ce type d’instrument sont inconnus du grand public. Et c’est dommage, car leur musique est souvent très intéressante. L’association s’est fixé pour mission de redécouvrir ce répertoire. Le thème choisi pour cette année 2020 rentre complètement dans ce cadre. Lully a exercé une influence considérable sur toute de la musique de la fin du XVIIe siècle et une grande partie du XVIIIe, même s’il n’a pas composé directement pour le clavier.

Nous avons craint que la crise sanitaire nous interdise d’organiser les concerts pour cette année. Heureusement l’amélioration de la situation ainsi que la configuration des lieux nous permettent de maintenir nos manifestations. Il nous faut aussi adresser un grand remerciement, à la paroisse, à la Communauté Saint-Jean, à la municipalité et au syndicat mixte pour leur aide constante. Je souhaite remercier tout particulièrement le facteur d’orgue, Michel Jurine, qui effectue un travail d’entretien remarquable sur notre instrument. Un grand merci aussi au Mozarteum de France qui sponsorise ce programme et nous permet d’illustrer un peu plus notre cheminement musical.

 

Christophe de La Tullaye
Président de l’Association Marin Carouge
Organiste co-titulaire de La Chaise-Dieu

 

Les journées de l’orgue 2020 nous permettent de poursuivre un partenariat entamé en 2107. Avec l’Association Marin Carouge fondée et présidée par Christophe de La Tullaye, et le Mozarteum de France, les buts fondamentaux sont les mêmes, à savoir faire connaitre les musiques, toutes les musiques.

Dans ce lieu d’exception, trois concerts particulièrement dédiés à la musique héritée de Lully et enrichis d’une conférence proposée par l’organiste co-titulaire de La Chaise Dieu, forment un parcours musical des plus intéressants et joué sur un instrument unique.

Nous remercions l’équipe de l’Association Marin Carouge de nous accueillir une nouvelle fois pour présenter à un public exigeant un programme qui fait honneur à l’orgue français.

Les concerts trouveront un accent nouveau en cette période troublée où les artistes ont dû renoncer pendant des mois à se produire.

Pr Jean Bacot
Président du Mozarteum de France
Ex organiste titulaire de Saint Augustin de Lyon

L’héritage de Lully

Portrait de Lully par Mignard

Jean-Baptiste Lully est né à Florence le 28 novembre 1632. À l’époque, il s’appelle Giovanni Battista Lulli. Il arrive en France en 1646. À 14 ans, il entre au service de la « Grande Mademoiselle », cousine du roi Louis XIV, qui souhaite se perfectionner en italien. La duchesse donne de nombreux concerts, et entretient un petit orchestre de cordes, ce qui permet à Jean Baptiste d’acquérir une solide formation musicale. Il crée la Compagnie des violons de Mademoiselle dont la qualité est rapidement réputée. En 1652 il entre dans la Grande Bande des violons du Roi.

En sus de ses compétences musicales, il est un excellent danseur, ce qui lui vaut de danser avec le roi en 1653 le Ballet royal  de la nuit. Il faut se rappeler que le roi Louis XIV adorait se mettre en scène dans les ballets de Cour. Au moment de la création d’un nouvel ensemble, la Bande des petits violons, Lulli en obtient la direction.

En 1659, le triomphe du Ballet d’Alcidiane lui permet de devenir premier compositeur de la Cour.

Son ascension sociale devient alors irrésistible. Flatteur habile autant que brillant compositeur, il est nommé surintendant de la musique royale et compose des comédies-ballets avec Molière, des ballets de cour et bientôt des opéras.

Il est naturalisé français en 1661 et modifie son nom en Lully, qui sera appelé bientôt avec respect « Monsieur de Lully », le véritable maître de la musique en France. En 1669, il obtient des lettres patentes portant défense à toute personne de faire chanter aucune pièce entière en France, soit en vers françois ou autres langues sans la permission dudit sieur Lully à peine de dix mille livres d’amende, et de confiscation des théâtres, machines, décorations habits… 

Jean Baptiste Lully a très bien compris que pour la musique, comme tous les autres arts, le roi veut un style français. Il profitera de son pouvoir pour exercer une véritable dictature sur les compositeurs qui veulent tous se faire remarquer du souverain. Il fixe l’organisation des instruments de ce qui deviendra l’orchestre moderne, autour des instruments à cordes de la famille des violons. Il détermine quels styles de musique devront écrire les compositeurs de la Cour. Par exemple à Marc-Antoine Charpentier les grands motets et à François Couperin les pièces plus intimes.

Lully a composé surtout des opéras, des comédies-ballets ou des ballets de Cour, mais il a régenté toute l’organisation de la vie musicale. Sa musique était tellement appréciée que de nombreux auteurs en ont fait des transcriptions dès son vivant pour le clavecin pour être éventuellement jouées à l’orgue. On connait plus de 400 transcriptions pour le clavier, chez Jean-Henry d’Anglebert en 1689, mais aussi Menetou, Labarre, Jean Nicolas Geoffroy ou en Angleterre, William Babel. À ceux-là il faut ajouter de nombreux recueils anonymes.

De nombreux compositeurs de partitions d’orgue se sont inspirés du style de Lully. On peut citer Nicolas Lebègue, Nicolas de Grigny, François Couperin, Louis Marchand, Charles Piroye.

Même pendant la Régence, le style musical de Lully continuait à marquer, comme on le voit chez Dandrieu. On prête, sinon l’invention, du moins la construction, dans de nombreux orgue du clavier d’écho à l’influence des effets musicaux des compositions de Lully.

L’engouement était tel que le clergé a dû souvent intervenir pour interdire d’interpréter ces pièces pendant les offices religieux. Les cérémoniaires de cette époque indiquent que l’organiste devra jouer gravement, c’est-à-dire de manière humble, recueillie et modeste, donc tout l’inverse de la musique de Lully, brillante, volontiers sensuelle et toute imprégnée de mythologie païenne.

On doit à Lully l’adoption par les compositeurs de nouveaux genres, l’ouverture, la chaconne-passacaille ou des formes dansées. Les duos dans les suites pour orgue sont le plus souvent des gigues rapides et rythmées, les offertoires sur les grands jeux structurés comme des ouvertures d’opéra. Ce qu’on appelle « l’orgue classique français » est tant dans la facture que dans la musique de conception versaillaise et parisienne. C’est particulièrement vrai pour l’instrument de La Chaise-Dieu.

En 1681, Lully devient secrétaire du Roi, apogée de sa carrière, mais ses mœurs l’éloignent de la faveur du roi. Le 8 janvier 1687, il dirige un « Te Deum » et se blesse avec son bâton de direction. La gangrène l’emporte le 22 mars à l’âge de 55 ans.

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